La beauté
Nous vivons au sein d’une société dans laquelle tout est normé, et la beauté ne déroge pas à cette règle et ce, bien qu’elle soit subjective. En effet, les années passent, les époques évoluent et les critères de beauté aussi. Ainsi, au temps de la Grèce Antique les femmes bien en chair et à la peau claire étaient à “la mode”. Autre exemple, autre époque, durant l’âge d’or hollywoodien (20ème siècle) les femmes avec des formes et la taille marquée étaient les plus plébiscitées (exemple : Marylin Monroe).
Alors même si un célèbre dicton dit que “ les goûts et les couleurs ne se discutent pas”, le monde nous pousse à nous conformer à un certain modèle, à répondre à des critères de beauté très spécifiques, qui finissent bien souvent par nous être imposés. Ce qui produit inévitablement des complexes physiques.
Complexes qui concernent non seulement les femmes, mais aussi la gente masculine. Car oui, les hommes nourrissent des complexes, face à un ventre un peu trop rond, une peau un peu trop acnéique, une petite taille, une perte de cheveux précoce, ou une barbe clairsemée… Surtout lorsque nous savons que l’idéal masculin se veut grand, beau et musclé.
Miroir, miroir, mon beau miroir, qui est la plus belle ?
Qui ne se souvient pas de cette célèbre réplique de la méchante belle-mère de Blanche-Neige ? Plus qu’une simple réplique, cette phrase marque les esprits et s’inscrit insidieusement dans la tête des petites filles, qui dès leur plus jeune âge chercheront à plaire. En effet, tout petit on nous formate et nous conditionne à notre insu. Et l’industrie des jouets pour enfants en tire les ficelles. Pour cause, les poupées pour les filles, et les figurines pour les petits garçons sont créées de sorte que l’enfant s’identifie et souhaite y ressembler. Combien de petites filles ont voulu être blondes et élancées comme la plus célèbre des poupées américaines (Barbie) ? Et combien de petits garçons ont désiré être grands et musclés comme les héros qu’on retrouve sur les étals des rayons de jouets ? Cet idéal, créé de toutes pièces par les industriels nous ont poursuivi de notre enfance jusqu’à l’âge adulte.
Mais de quel idéal s’agit-il ?
Nous sommes tous différents, et pourtant nous aspirons tous à un même idéal : un physique attrayant. Et pour parvenir à nos fins, nous infligeons des choses terribles à notre corps : des séances de sports démesurées, des jeûnes par intermittence, des régimes drastiques tous aussi farfelus les uns que les autres, et parfois même de la chirurgie. La chirurgie esthétique est devenue tellement banale et accessible, que la rhinoplastie est l’acte de chirurgie esthétique le plus pratiqué en Europe. A contrario, en Asie, les femmes ont recours à la chirurgie pour débrider leurs yeux afin de les agrandir, car les critères de beauté occidentaux ont traversé les frontières par le biais de films et programmes télévisés. Nous usons donc d’artifices pour rendre notre physique toujours plus beau, et le maquillage y participe pour beaucoup.
Le maquillage
Il est vrai que le maquillage peut aider à camoufler des petites imperfections. Mais aujourd’hui lorsque nous regardons autour de nous, les techniques de maquillage n’ont plus vocation à camoufler, mais à remodeler, reconstruire, ou retaper le visage. Vaste supercherie et de plus en plus extravagant, le maquillage est devenu de l’art abstrait.
Et le naturel dans tout ça ?
On pourrait penser que le naturel a le vent en poupe avec l’apologie des cheveux naturels pour les femmes noires, le phénomène “no make up” dont la chanteuse Alicia Keys pourrait être l’instigatrice. Que nenni, car en réalité il est difficile de croiser des femmes naturelles, sans artifices et faux-semblants. Et c’est donc sans surprise que nous pouvons voir des femmes qui ne peuvent sortir de chez elle sans être maquillées, cachées sous plusieurs couches de fond d’artifice pour éviter de se montrer au naturel. En arriver là est symptomatique d’un problème bien plus profond.
Et dans cette course effrénée à la beauté, beaucoup y perdent des plumes. En effet, encensée pour son physique “skinny” hier, une jeune fille peut essuyer des remarques désobligeantes aujourd’hui, car désormais la nouvelle tendance est la femme “curvy”.
Étant sans cesse bombardés dans les médias et les réseaux sociaux, par des images d’hommes et de femmes : musclés, avec un ventre plat ou encore de longs cheveux lisses, il s’est inscrit dans notre subconscient que c’était à cela qu’il fallait ressembler. Or la plupart des personnes que nous côtoyons quotidiennement ne ressemble en rien à cela. La norme n’est donc pas ce que nous voyons à la télévision ou dans les magazines. Il s’agit en réalité d’un problème d’image. Quelle image avons-nous de notre personne ? Et quelle image voulons-nous renvoyer ? Il n’y a pas de norme avec Elohim (Dieu) ; ses créatures sont toutes différentes et ont toutes leurs particularités.
La beauté selon les origines
Les critères de beauté varient selon les peuples. Par exemple en Mauritanie, l’obésité étant un signe de richesse, certaines femmes prendraient des médicaments destinés à engraisser les bovins afin de les aider à prendre davantage de poids.
En Iran, pays où la charia est pratiquée, les femmes voilées mettent l’accent sur leur visage. N’y allant pas avec le dos de la cuillère niveau maquillage, elles ont également recours à la rhinoplastie.
En Afrique sub-saharienne, les femmes claires de peau et ayant certains attributs physiques sont davantageswzswce valorisées à d’autres femmes plus foncées de peau. C’est la raison pour laquelle des femmes usent de produits aux compositions parfois douteuses, pour se décaper la peau.
Selon donc nos origines, les complexes diffèrent, et le court récit d’une sœur peut en témoigner.
Le poids de la culture
Ayant grandi au sein d’une famille dans laquelle une femme est considérée comme étant belle lorsqu’elle est “bien formée”, j’ai rapidement essuyé des remarques à mon encontre. “Tu es trop fine, tu ne manges pas, tu es trop maigre…”, autant de phrases qui ont nourri un complexe grandissant.
Alors je priais Elohim (Dieu) à l’aube de la puberté, pour prendre du poids et avoir des formes pour être belle, pour être enfin acceptée.
Un peu plus tard, et toujours aussi mince, j’ai écumé des forums dans l’espoir de trouver une solution à mon problème. Et un jour je suis tombée sur un forum où une jeune fille disait avoir trouvé LA solution : un médicament. Ce médicament, en vente libre en pharmacie avait la particularité d’ouvrir l’appétit, favorisant donc la prise de poids. En réalité, cette sensation de faim n’est autre qu’un des effets secondaires d’un médicament traitant l’urticaire. Mais aveuglée par mon complexe, j’ai pris ce médicament pendant des années. A l’issue de cette prise de poids, des membres de ma famille m’ont dit que ces kilos en plus ne m’allaient pas. Quelle ironie me direz-vous ? Qu’importe ! Galvanisée par ces kilos en plus, je me suis inscrite à la salle de sport pour sculpter mon corps. J’avais une idée précise de ce que je voulais, et travaillais certaines parties de mon corps. Devenue chrétienne, le Seigneur m’a interpellée à ce sujet et m’a posé cette question : « à qui cherches-tu à plaire ? » Stoppée dans mon élan, le Seigneur avait mis le doigt là où ça faisait mal. Un long travail de restauration des blessures dans mon cœur a alors commencé, et au travers de cela le Seigneur m’a montré qu’il ne prêtait pas attention à mes côtes apparentes, ni à mon poids sur la balance. Yéhoshoua (Jésus) m’aime telle que je suis, car c’est lui qui m’a créée comme cela.
Je suis ainsi faite par le Seigneur.
Les médias
La place des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux constituent un excellent canal de communication qui permet tant aux industriels, qu’aux stars et autres influenceurs de nous pousser à leur ressembler. C’est pourquoi les vidéos de tutoriels maquillage, les conseils mode, les exercices de musculation etc. pullulent sur les réseaux. Il n’est pas étonnant de voir des Youtubeuses beauté compter près de 2 millions d’abonnés. Abonnés souvent plus jeunes les uns que les autres et qui finissent par imiter leur idole. Mais au-delà des abonnés, et de manière plus générale, tout le monde cherche à suivre les nouvelles tendances, la dernière couleur de perruque à la mode, la nouvelle palette de maquillage, les dernières « sneakers » sorties etc. pour être au fait de l’actualité car personne ne veut être déclassé.
10k, 20k, 30k, et toi combien d’abonnés as-tu ?
Il ne s’agit plus de demander à son miroir qui est la plus belle/le plus beau. Le nombre d’abonnés qui suivent une personne suffit à répondre à la question. Et pour gagner le plus d’abonnés que faut-il faire ? Le plus souvent montrer sa nudité, porter des vêtements de plus en plus sexy, être provocateur pour susciter l’intérêt des gens. Et voir le corps de femmes et d’hommes montrant leurs attributs sans cesse, déforme la vision que nous pouvons avoir de ce qu’est un corps.
Je connais une jeune femme qui était en couple depuis quelques années avec un homme ; au bout de quelques temps, son copain lui a imposé d’aller à la salle de sport pour qu’elle prenne du poids. Amoureuse et désirant faire plaisir à l’être aimé, elle s’inscrivit à la salle de sport. Bien qu’elle soit de nature très mince, son copain considérait qu’elle n’avait pas assez de formes. Quelques mois passèrent, et elle prit rapidement du poids. Mais non satisfait de cette prise de poids, il lui proposa de recourir à la chirurgie pour une augmentation mammaire auquel cas il la quitterait. Sous l’emprise de cet homme, qui voulait façonner cette jeune femme selon ses critères de beauté, elle céda et passa sous le bistouri. Répondant à tous les critères de beauté de son homme, on aurait pu penser qu’il en resterait là. Eh bien figurez-vous, que quelques mois plus tard, il a largué la jeune femme. Résultats des courses ? Tout cela en valait-il vraiment la peine ?
Be Yourself (sois toi-même)
Même si ce slogan est scandé par les médias grâce aux mannequins atteints du vitiligo comme Winnie Harlow, ou de l’albinisme tel que Leo Jonah, qui bousculent les critères de beauté, et qui ont surtout fait de leurs différences des atouts sur les réseaux sociaux, cela reste un mouvement à la marge. Car sur Instagram, Twitter, Snapchat, Tiktok, pour ne citer que ces réseaux, tous les jeunes se ressemblent et répondent aux mêmes critères de beauté, de style vestimentaire etc.
Et si on commençait à s’accepter ?
Tehilim (Psaumes) 139 verset 14 : « Je te loue de ce que j’ai été fait d’une si étrange et si admirable manière. Tes œuvres sont merveilleuses, et mon âme le reconnaît très bien. »
Lorsque nous observons la création, nous voyons à quel point celle-ci est parfaite. En cela, nous voyons ô combien le Seigneur a pris son temps pour créer l’univers et tout ce qu’il referme. Autant nous pouvons être admiratifs devant la nature, autant nous devons l’être devant la façon dont il nous a façonnés. Le but n’est pas de tomber en extase devant notre miroir en nous y regardant chaque matin. Mais ne dit-on pas que tout ce qu’Elohim (Dieu) fait est bon ? Pourquoi donc n’arrivons-nous pas à y croire lorsqu’il s’agit de notre physique ?
Pour apprendre à se libérer des critères de ce monde et à ne plus complexer, nous devons apprendre à voir tel que Elohim (Dieu) voit ; réaliser qu’il ne se trompe pas : que ce nez crochu, ces tâches de rousseurs, cette couleur de peau ébène, ou ces yeux en forme d’amande sont sa parfaite volonté.
Libérés de cette image taillée qui nous accablait et nous complexait, nous devons apprendre à aimer notre corps avec ses défauts et cicatrices. Apprendre à s’aimer et s’accepter prend du temps. Mais nous devons prendre ce temps, rien ne sert de courir. Et, bien souvent derrière des complexes physiques se cachent des blessures bien plus profondes. Mais Yéhoshoua (Jésus) notre Elohim (Dieu) d’amour, ne désire qu’une seule chose, nous restaurer, sécher nos larmes, nous remplir de son amour.
Nous ne sous-estimons pas la profondeur des complexes physiques, mais notre volonté est de nous ouvrir les yeux sur la subjectivité de la beauté. Avec le temps, la peau perd de son élasticité, les cheveux blanchissent, les rides marquent nos visages, et personne ne peut y échapper. La vie ne vaut-elle pas plus que ces choses ?
Mon frère, ma sœur, vous êtes beaux. Il y a en vous une lumière qui resplendit.
Yéhoshoua (Jésus) te donne une identité : fils et fille du Roi des rois. Tu es plus qu’une enveloppe charnelle, tu es héritier et héritière du Royaume.
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